Sommaires exécutifs 22 janv. 2019

Comment s'est porté le capital de risque en 2018, au Québec, et qu'entrevoit-on pour la suite?

Le nerf de la guerre pour un entrepreneur en démarrage et lors de la croissance de son entreprise est sans contredit l’apport de capitaux.

Posséder la meilleure des idées ou un produit révolutionnaire ne suffit pas si l’argent n’y est pas pour développer le concept et le produit (stade d’amorçage), entrer en phase d’essai ou de production pilote (stage de démarrage), le produire et le rendre disponible sur le marché (stade de développement post-démarrage, financement de Série A et subséquents).

Le Québec se targue d’être un terreau fertile pour les entreprises en démarrage, mais encore faut-il être en mesure de fournir les outils nécessaires, notamment le financement, aux entrepreneurs afin qu’ils puissent faire croître leur entreprise et devenir la prochaine licorne. L’un des moyens de financement préconisé par les entrepreneurs s’effectue via le capital de risque. Dans nos deux articles précédents, nous avons abordé le sujet de l’investissement en prédémarrage et démarrage, ainsi que la ronde de financement de Série A. Nous nous attarderons ici au statut du capital de risque au Québec.

Qu’est-ce que le capital de risque?

Tout d’abord, il importe de définir le capital de risque. Le capital de risque consiste en un investissement, en équité ou quasi-équité, servant à financer une entreprise en démarrage à fort potentiel de croissance. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un investissement risqué pour celui qui finance l’entreprise, mais qui, dans le cas du succès de l’entreprise financée, peut lui procurer un haut retour sur l’investissement.

Au Québec, selon les données recueillies par Réseau Capital dans son rapport sur l’« Aperçu du marché québécois du capital de risque et du capital de développement/T3 2018 », il y a eu plus de 125 transactions en capital de risque pour les trois premiers trimestres de 2018 pour un montant total investi dépassant les 575 millions de dollars. Cependant, ces chiffres démontrent un recul comparativement aux données de 2017 où, durant la même période, pour un nombre équivalent de transactions, un montant total de plus d’un milliard de dollars avait été investi.

Qui a bénéficié des dollars investis en 2018?

Le Québec fait belle figure au niveau canadien, le nombre de transactions de capital de risque y ayant été réalisées représentant 29% du nombre total des transactions au Canada, et 24% des dollars investis. Encore une fois cette année, les entreprises œuvrant dans le domaine des technologies de l’information ont reçu la plus grosse part des investissements, soit un montant total investi de plus de 350 millions de dollars (i.e. plus de 60% de la totalité des dollars investis).

Les investissements en capital de risque touchant les entreprises en stade d’amorçage n’ont représenté que 6% du total des dollars investis, comparativement à 94% pour les entreprises en stade de démarrage et de développement post-démarrage (investissement Série A et subséquents).

Ceci nous indique que les entreprises en stade d’amorçage souffrent du manque de fonds leur étant alloués et, pour la plupart, n’ont pas les capitaux nécessaires pour atteindre le stade de démarrage et conséquemment assurer la survie de leur entreprise. Est-ce que les entreprises en stade d’amorçage demeureront les enfants pauvres du capital de risque au Québec pour l’année 2019? Voici ce que nous anticipons.

Nos prévisions pour 2019

Nous vivons présentement une effervescence des entreprises en démarrage au Québec. De nombreux accélérateurs et incubateurs ont vu le jour dans les dernières années, et de nombreuses initiatives ont été créées afin d’encourager l’entrepreneuriat. Conséquemment, plusieurs entreprises, et beaucoup plus que par le passé, requièrent l’apport de capitaux de risque en stade d’amorçage. Selon nos observations, le marché du capital de risque s’est adapté à cette situation et plusieurs fonds ont été ou seront créés à brève échéance afin de répondre à cette demande grandissante. 

De plus, plusieurs joueurs ont marqué le marché en finançant ces entreprises via de la dette ou de la quasi-équité et cette formule fonctionne extrêmement bien pour les entreprises de concert avec des injections de capitaux par d’autres entreprises.

Nous voyons aussi d’une part la création de « family offices » où des investisseurs fortunés s’entourent de gens compétents et investissent régulièrement dans diverses entreprises notamment en amorçage. D’autre part, nos entreprises québécoises et canadiennes sont en vue et attirent de plus en plus les fonds étrangers, dont notamment américains. Ils sont agressifs et nos investisseurs se doivent donc de foncer pour assurer la croissance de nos belles entreprises québécoises et canadiennes afin de les garder ici, chez nous! L’équipe de capital de risque de BCF est aguerrie pour vous assister à tous ces niveaux et vous guider à travers ce processus.

 

Pour en savoir davantage sur le capital de risque, inscrivez-vous à notre Forum stratégique sur le financement d’entreprises qui se tiendra le mardi 19 février 2019 à Montréal et à Québec.