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Sommaire exécutifs
Apr 17, 2020
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Le 11 avril 2020, le Parlement fédéral a adopté la Loi no 2 concernant certaines mesures en réponse à la COVID-19 (C-14). Cette loi met en œuvre plusieurs des mesures qui avaient été annoncées depuis le 27 mars dernier par le gouvernement fédéral et actualise certaines d’entre elles.
Essentiellement, la subvention a pour objet d’assurer le maintien du lien d’emploi entre les entreprises et leurs salariés et ainsi faciliter la reprise des activités le temps venu. Le programme, géré par l’Agence du Revenu du Canada, comprend les conditions suivantes :
Les entreprises intéressées devront déposer leur demande auprès de l’Agence du revenu du Canada. Ces demandes de subventions salariales pourraient être déposées à même le portail Mon dossier d’entreprise de l’Agence, et ce, dès jeudi le 16 avril 2020. Les fonds seraient disponibles dans les semaines suivantes.
Les demandes de subvention salariale pourront être déposées en lien avec trois périodes d’admissibilité :
Il doit être mentionné qu’un employé ayant été sans rémunération de l’entreprise, pendant une période d’au moins 14 jours consécutifs au cours d’une période d’admissibilité donnée, ne pourra être visé par la demande de subvention salariale.
Cette mesure a des répercussions majeures sur votre entreprise. Les employeurs ayant effectué des mises à pied pourront « rappeler au travail » leurs salariés et continuer de leur verser une rémunération d’au moins 75 % du salaire versé avant la crise.
Il est à noter qu’il ressort des documents émis par le gouvernement que la mention de « rappel au travail » ne signifie pas nécessairement le retour physique de l’employé dans les lieux de travail. De plus, le programme ne requiert pas que l’employé fournisse une prestation de travail. Le programme vise à assurer tout d’abord que le lien d’emploi soit maintenu et, deuxièmement, que le salarié reçoive une rémunération directement de son employeur, lequel est lui-même directement subventionné par le gouvernement fédéral.
Par ailleurs, pour les entreprises offrant des services essentiels et qui avaient dû procéder malgré tout à des mises à pied temporaires ou à des licenciements, il leur sera possible, grâce à cette subvention, de rappeler au travail les salariés visés.
Dans le cas où l’entreprise doit suspendre ses activités, elle peut néanmoins se prévaloir du programme, pourvu qu’elle continue de verser le salaire aux salariés.
Enfin, le ministre Morneau rappelait que ce système de subvention est basé sur la confiance. Des conséquences graves pourraient être infligées aux entreprises utilisant ce programme à des fins frauduleuses. Les peines pouvant être encourues sont celles prévues à la Loi de l’impôt sur le revenu, lesquelles impliquent des amendes sévères, voire des peines d’emprisonnement. De plus, les entreprises qui diminueraient artificiellement leurs revenus afin de bénéficier de la subvention salariale pourront se voir imposer une pénalité de 25 % de ladite subvention, en plus de son remboursement intégral.
Nos clients ont soulevé les questions suivantes et nous avons pensé vous partager nos réponses :
R : Toutes les entreprises, petites, moyennes ou grandes en autant qu’elles respectent les critères. Les organismes de bienfaisance et les organismes sans but lucratif pourront aussi se qualifier. Les sociétés non imposables et les organismes publics seront toutefois exclus du programme.
Il est à noter que si une entité comprend plusieurs entreprises, celle-ci ne peut pas multiplier ses demandes de subvention salariale.
Une entité sera admissible seulement si elle répond aux conditions suivantes :
R : Les employeurs doivent tenir des registres afin de démontrer la réduction de leurs revenus. La démonstration devra être effectuée en comparant les revenus du mois pour lequel la période a débuté avec le même mois de l’année précédente ou avec la moyenne des revenus générés pour les mois de janvier et de février 2020.
Un employeur qui répond aux critères pour le mois de mars devrait se voir allouer la subvention pour les mois suivants, en autant qu’il répond toujours aux critères.
R : Non, ce critère n’est pas pertinent pour les fins du calcul de la baisse des revenus bruts de 15 % ou de 30 %.
R : Le calcul de la baisse de revenus bruts se fera par entité et non sur une base consolidée. Cependant, chaque membre du groupe de sociétés devra utiliser la même méthode.
Une filiale aurait le droit à la Subvention salariale d'urgence, par contre le calcul de la réduction de revenu exclura le revenu provenant de personnes sans lien de dépendance.
R : La subvention sera mise à la disposition de toutes les entreprises, incluant les compagnies publiques et les sociétés contrôlées par des entités étrangères. Les compagnies qui voudront se qualifier devront toutefois démontrer qu’elles rencontrent les autres critères, notamment quant à la perte de revenus en ce qui a trait aux activités canadiennes.
R : Dans des situations particulières comme celle-ci, il semble que le gouvernement accepterait d'autres preuves pour démontrer une baisse de revenus bruts de 15 % ou de 30 %. Il est d’ailleurs prévu qu'une entité puisse avoir l'option d'utiliser la moyenne des revenus des mois de janvier et février 2020, afin de démontrer une baisse de revenus pour les périodes d'admissibilité, soit du 15 mars au 11 avril, du 12 avril au 9 mai, et du 10 mai au 6 juin.
R : La rémunération éligible inclut les salaires, les traitements et autres rémunérations, tels que les avantages imposables. De plus, le gouvernement propose d'élargir le champ d'application de la subvention en introduisant un remboursement à 100 % de certaines cotisations versées par les employeurs à l'assurance-emploi, au Régime de pensions du Canada, au Régime de rentes du Québec et au Régime québécois d'assurance parentale. Ce remboursement couvrira 100 % des cotisations payées par l'employeur pour les employés admissibles pour chaque semaine pendant laquelle ces employés sont en congé payé et pour laquelle l'employeur peut demander la subvention pour ces employés.
Par contre, sont exclus tous les montants en lien avec des indemnités de licenciement, les avantages liés à l’usage d’un véhicule et les avantages liés à un régime d’option d’achat d’actions.
R : Non. Le gouvernement ne demande plus aux employeurs de combler la différence de salaire avant la crise et le montant de la subvention. Le gouvernement encourage cependant les entreprises à verser la différence de salaire, dans la mesure du possible.
R : Plusieurs mesures ont été annoncées afin de permettre aux entreprises de conserver ou d’obtenir les fonds nécessaires à leur survie. Lisez notre dernier article pour un sommaire de ces mesures.
R : À l’heure actuelle, selon notre compréhension, la demande mensuelle s’effectue de manière rétroactive, de sorte que la subvention salariale sera limitée aux salariés qui auront effectivement été rémunérés par l’employeur pendant la période d’admissibilité. Par ailleurs, bien que l’objectif du gouvernement fédéral vise à ce qu’un maximum d’employés soient visés par la demande de subvention salariale pour une entreprise donnée, l’employeur est libre de se prévaloir de la subvention ou non et peut la requérir pour une partie de ses salariés seulement.
R : La subvention salariale de 75 % des salaires ne remplace pas la première subvention salariale de 10 % annoncée par les autorités fédérales. La subvention salariale de 10 % est destinée aux petites entreprises et aucune démonstration concernant une perte de revenu n’est requise.
Tout montant de subvention salariale temporaire de 10 % réduira le montant pouvant être demandé au titre de la subvention salariale d’urgence. Autrement dit, si un employeur bénéficie à la fois de la subvention salariale de 10 % et de la subvention salariale de 75 %, la prestation qu’il recevra à titre de prestation salariale de 75 % sera déduite des sommes perçues dans le cadre de la subvention salariale de 10 %.
R : Il est à prévoir que les autorités fiscales seront actives au niveau de la vérification des demandes qui auront été faites une fois que la crise sera terminée. Les entreprises qui auront abusé de la demande de subvention ou qui auront transmis de fausses informations pourront se voir imposer des amendes sévères pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement des dirigeants. Les infractions et peines prévues à la Loi de l’impôt sur le revenu sont applicables et peuvent entraîner d’importantes conséquences, y compris au niveau provincial, entre autres, une inadmissibilité aux contrats publics pour une durée de cinq ans en vertu de la Loi sur les contrats des organismes publics.
R. Le montant de la subvention d'un employé donné, pour la rémunération admissible versée pour la période entre le 15 mars et le 6 juin 2020, serait la plus élevée des sommes suivantes :
Nous vous invitons à consulter notre article sur les mesures fiscales et financières annoncées en réponse à la pandémie ou encore à visionner la série de webinaires de notre équipe en droit du travail et de l’emploi « COVID-19 : Défis des employeurs » pour de plus amples informations :