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Sommaire exécutifs
Nov 17, 2025
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Le repreneuriat a la cote au Québec. Si bien que les experts le placent au cœur du renouvellement économique. Dans la dernière année, il y a eu plus de reprises que de créations d’entreprise – un signe clair que cette dynamique transforme le paysage entrepreneurial. D’ailleurs, selon l’Indice entrepreneurial québécois chapeauté par le Réseau Mentorat, 6 entreprises sur 10 envisagent une vente ou un transfert au cours des dix prochaines années. Et cette proportion s’élève à 88 % du côté des entreprises familiales. Pourtant, plus de la moitié n’ont personne en vue pour prendre la relève.
Derrière cette tendance se cachent des réalités bien plus complexes. Car reprendre une entreprise, ce n’est pas seulement conclure une transaction : c’est aussi reprendre une histoire.
Selon Me Geneviève Vigneault, associée chez BCF et avocate en droit des affaires, le repreneuriat soulève de nombreux enjeux humains, tant pour les personnes cédantes que repreneuses.
« Le repreneuriat, c’est rarement une simple question transactionnelle. C’est une rencontre humaine, souvent chargée d’émotivité », observe-t-elle.
Pour la personne qui a fondé ou fait croître son entreprise, il peut être difficile de céder sa place. C’est un peu comme tourner la page sur le travail d’une vie. Il faut alors poser un regard objectif sur son œuvre et accepter qu’elle évolue autrement.
De leur côté, les repreneurs et repreneuses doivent maintenir la croissance, gagner la confiance de l’équipe et de la clientèle, tout en répondant aux attentes de partenaires financiers, souvent avec une connaissance partielle de la réalité de l’entreprise.
Avoir un plan, c’est la base. Mais encore faut-il s’y référer. Me Vigneault recommande de coucher sur papier les motivations, objectifs, échéancier, modalités et la raison profonde derrière la transaction.
« Le plan écrit sert de guide tout au long de la transaction. Il permet d’éviter les dérapages et aide à prioriser les enjeux de négociation. »
Ce plan devient une étoile polaire : il favorise l’alignement, éclaire les décisions et aide à garder le cap. Il sert de guide pour formaliser des ententes, réfléchir à comment sécuriser le personnel clé, faciliter l’optimisation de la structure juridique ou planifier la relève. Pour les repreneurs et repreneuses, c’est l’occasion de réfléchir au financement requis, envisager une acquisition progressive ou négocier un prix basé sur la performance future.
Tout bon processus de reprise commence par une entente claire sur les paramètres d’affaires : une lettre d’intention ou une expression d’intérêt. Ce document préliminaire, souvent rédigé avant la vérification diligente, permet de s’assurer que les grandes lignes sont partagées.
Parmi les éléments clés :
Si la personne cédante reste impliquée, il faut encadrer son rôle pour éviter les malentendus.
Cette entente sert aussi de base au contrat de vente, qui précise les détails, notamment les représentations et garanties.
Ces garanties sont comme une photo officielle de l’entreprise au moment de la vente. Elles couvrent les finances, les opérations de l’entreprise, la conformité aux lois existantes, les actifs de l’entreprise, les employés et employées, les immeubles, la fiscalité, etc. Si une information s’avère inexacte, l’acheteur ou acheteuse peut demander une compensation financière. D’où l’importance de bien les documenter et de trouver un équilibre entre les parties.
La transparence est un atout dans le processus de repreneuriat. Elle repose sur une analyse rigoureuse et multidimensionnelle de l’entreprise.
« Évaluer une PME, c’est un art. Ça ne se fait pas seulement à partir des états financiers, car la PME est un organisme vivant qui roule à toute vitesse », rappelle Geneviève Vigneault.
Une évaluation approfondie permet de réduire les attentes irréalistes des cédants et cédantes par rapport au prix, de révéler des actifs invisibles et d’évaluer le potentiel de croissance, la dépendance à certaines personnes clés, la diversité de la clientèle et les besoins en fonds de roulement.
La vérification diligente permet ensuite de confirmer la valorisation, de mieux saisir la culture d’entreprise et de recueillir les informations nécessaires à l’intégration post-transaction. Elle doit minimalement couvrir les aspects opérationnels, fiscaux, comptables, humains, environnementaux et légaux.
La transparence ne concerne pas que les chiffres. Elle doit aussi être au cœur des échanges entre les parties. C’est souvent ce qui permet de préserver la relation et parfois même de sauver la transaction.
Instaurer un climat de confiance est essentiel, surtout lorsque les discussions deviennent complexes. Il ne s’agit pas d’opposer le passé de la personne cédante à l’avenir de celle qui reprend, mais de se concentrer sur le projet commun : assurer la pérennité de l’entreprise.
La communication est aussi cruciale pour rassurer le personnel, les clients et les fournisseurs. Le message doit être clair, cohérent et axé sur la relève plutôt que sur le départ.
Dans un rachat par les dirigeants et dirigeantes, en anglais un Management Buy-Out (MBO), où la reprise se fait par l’équipe de direction, cette dynamique est encore plus délicate. Si la transaction échoue, le risque de perdre des membres clés est réel. D’où l’importance de maintenir des communications ouvertes et alignées.
Dans certains cas, comme un MBO, le processus repreneurial peut inclure trois transactions simultanées : le financement, la vente et l’entente post-transaction. Cela ajoute une pression considérable sur le calendrier.
Un échéancier clair permet d’anticiper les obstacles, de coordonner les parties et de limiter les retards. Le financement, en particulier, peut ralentir le processus. La personne cédante a donc intérêt à suivre son avancement, voire à y contribuer.
Des points de suivi réguliers entre les parties permettent de résoudre rapidement les enjeux et de respecter les délais.
Bien que complexe, le repreneuriat est l’un des moteurs les plus puissants de notre économie. Par leur audace et leur engagement, les entrepreneurs et entrepreneuses qui s’engagent dans un processus repreneurial insufflent une énergie essentielle à la pérennité du tissu économique québécois.
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Vous pouvez également consulter le site de Repreneuriat Québec pour découvrir encore plus d’infos pertinentes sur le repreneuriat ou profiter d’une gamme complète de services couvrant toutes les étapes d’un transfert d’entreprise, de la préparation à la mise en relation.
Le repreneuriat, c’est le fait d’acheter ou de prendre la relève d’une entreprise existante plutôt que d’en créer une nouvelle. C’est un processus qui combine une dimension stratégique et humaine : il s’agit autant de conclure une transaction que d’assurer la continuité d’une histoire d’entreprise. Reprendre une entreprise, c’est s’appuyer sur ce qui existe déjà – ses valeurs, ses équipes, sa clientèle – tout en y insufflant une nouvelle vision pour soutenir sa croissance et sa pérennité.
La reprise d’entreprise ne se résume pas à une transaction. C’est un processus structuré qui demande réflexion, préparation et collaboration. Avant tout, il faut définir ses objectifs, comprendre la réalité de l’entreprise visée et établir un climat de confiance avec la personne cédante. La réussite d’un repreneuriat repose sur la clarté des ententes, la transparence des informations et la qualité des échanges tout au long du parcours. Un accompagnement juridique solide permet de sécuriser la transaction et de faciliter la transition entre les parties.
Le transfert d’une entreprise peut prendre plusieurs formes selon la situation : vente d’actions, cession d’actifs ou relève familiale, par exemple. Peu importe la formule retenue, l’objectif demeure le même : assurer une transition harmonieuse et protéger les intérêts de toutes les parties. Cela repose sur une planification rigoureuse, des ententes claires, une communication saine et une bonne compréhension des implications fiscales et juridiques. Un accompagnement juridique solide permet de structurer le transfert de manière à préserver la continuité des activités et la valeur de l’entreprise.