Sommaires exécutifs 30 janv. 2025

L’importance de la mobilité transfrontalière Canada-États-Unis pour le secteur manufacturier Québécois

Le secteur manufacturier québécois joue un rôle vital dans l’économie de la province, représentant une part significative des exportations et générant de nombreux emplois. 

Au deuxième trimestre de 2024, les échanges internationaux de marchandises (importations et exportations) du Québec ont atteint 64,1 G$, soit une hausse de 5,3 % par rapport à la même période en 2023. Plus de la moitié de ces échanges, soit 33,5 G$, concernaient les États-Unis. Malgré un déficit commercial global de 3,1 G$, le Québec affiche un surplus de 10,8 G$ dans ses échanges avec les États-Unis.

En plus d’être un marché d’exportation de grande importance, les États-Unis sont aussi une destination prisée pour certains manufacturiers qui choisissent d’y développer des activités de production. De nombreuses entreprises québécoises y ont établi des filiales ou des partenariats pour accéder à ce marché crucial. Une étude de STIQ recense environ 500 PME manufacturières québécoises qui sont présentes aux États-Unis, dans divers secteurs tels que l’aéronautique, l’automobile, le transport terrestre, les équipements industriels et les produits chimiques et métalliques.


La mobilité transfrontalière est essentielle au succès des manufacturiers québécois aux États-Unis. Elle permet notamment de :

  • Participer à des foires commerciales ;
  • Négocier des contrats et des partenariats ;
  • Offrir des services après-vente et honorer des garanties ;
  • Former des clients à l’utilisation d’équipements complexes ;
  • Transférer des cadres et des gestionnaires pour assurer le développement de nouvelles activités en sol américain.

Au cours du deuxième trimestre de 2023, les résidents canadiens ont effectué 6,1 millions de voyages aux États-Unis, ce qui représente une hausse de 2,2 millions par rapport à la même période en 2022 (4,0 millions). Même si les loisirs ou l’agrément peuvent représenter environ 50 % des motifs de voyage, il n’en demeure pas moins que les voyages d’affaires et les déplacements pour des fins de travail représentent une part importante des déplacements transfrontaliers.

Contexte actuel 

L’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, connu sous le nom d’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) joue un rôle clé dans la mobilité des professionnels et des voyageurs d’affaires entre les deux pays. 

Il prévoit des dispositions spécifiques facilitant l’admission temporaire des personnes d’affaires de citoyenneté canadienne pour des activités liées au commerce de biens ou de services. 

Il contient également des dispositions qui permettent l’admission temporaire de certains exécutifs, de certains cadres, de certains employés hautement spécialisés et de certains professionnels aux fins de travail. Ces dispositions s’avèrent essentielles pour le secteur manufacturier québécois, car elles permettent aux entreprises de déployer rapidement des experts là où ils sont nécessaires. Ces mesures simplifient entre autres les démarches et permettent d’éviter les délais et embûches légales et administratives du système d’immigration américaine. 

Préoccupations des entreprises Québécoises

L’avenir de l’ACEUM reste incertain, notamment en raison des mesures protectionnistes envisagées par l’administration Trump. 
Le président élu Donald Trump a annoncé son intention de renégocier ou de se retirer carrément de certains accords commerciaux pour protéger les industries américaines. 
Ces changements pourraient entraîner : 

  • Des tarifs douaniers sur les importations canadiennes, affectant directement les manufacturiers québécois qui exportent vers les États-Unis
  •  
  • Des restrictions sur la mobilité transfrontalière.
  •  

La révision prévue de l’ACEUM en 2026 pourrait être devancée, ajoutant à l’incertitude pour les entreprises québécoises.

Points cruciaux pour la prochaine ronde de négociations 

La mobilité transfrontalière entre le Canada et les États-Unis est d’une importance capitale pour le secteur manufacturier québécois. Lors de la dernière ronde de négociations, les dispositions relatives au mouvement des personnes sont demeurées inchangées. 
Les entreprises ont tout intérêt à se concerter pour saisir cette fois l’opportunité de faire évoluer certaines dispositions désuètes : 

  • Mettre à jour la catégorie des professionnels admissibles à des permis de travail (TN). Les besoins des entreprises et les compétences des professionnels ont grandement évolué et de nouvelles professions ont émergé depuis la mise en place de cette liste en 1994. Il est essentiel de mettre à jour cette liste afin de refléter ces changements et de répondre aux besoins actuels des entreprises. 
  •  
  • Ajouter des postes techniques pour permettre la fluidité des services et faciliter les transferts de connaissances et les transferts technologiques. 
  • Maintenir la possibilité pour les Canadiens de présenter des demandes de permis de travail directement aux points d’entrée terrestres et aéroportuaires.

Conclusion

La mobilité transfrontalière est essentielle pour favoriser les échanges bilatéraux, stimuler la croissance économique et l’innovation. La facilitation du déplacement des gens d’affaires et professionnels qualifiés renforce également les liens commerciaux et culturels, favorise le partage de compétences et de technologie et participe à la croissance transfrontalière des entreprises en soutenant leur expansion vers de nouveaux marchés. Cette mobilité est un moteur essentiel de la prospérité économique des deux pays.