Sommaires exécutifs 27 mars 2023

Quand quantifier et réduire son empreinte carbone devient une bonne décision d’affaires

On entend de plus en plus parler de responsabilité sociale, de développement durable et de facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Il semble que, loin d’être une simple mode, ces concepts soient devenus incontournables et prendront même de plus en plus d’importance dans le milieu des affaires.

Une bonne décision d’affaires

Alors que l’on peut examiner ces enjeux d’un axe purement défensif, comme une réponse aux impératifs du marché ou comme une gestion proactive des risques et des enjeux réputationnels, une nouvelle tendance durable émerge : un désir sincère, pour les entreprises, leurs dirigeants, leurs employés, leurs actionnaires et investisseurs, d’aller au-delà de la simple conformité, et de plutôt s’assurer que leurs décisions d’affaires ont un impact positif sur leur environnement et sur les différents intervenants.

La responsabilité sociale devient ainsi un facteur de :

  • différenciation positive des entreprises;
  • valeur ajoutée; et
  • motivation pour les employés.

Elle peut donc avoir un impact direct sur les résultats financiers de l’entreprise.

Des objectifs ambitieux à grande échelle

Il est vrai qu’à plus grande échelle, 196 pays se sont, par le biais de l’Accord de Paris, engagés à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 2°C au-dessus des niveaux préindustriels.

Le Québec, quant à lui, s’est doté d’une cible de réduction de 37,5 % des émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990 d’ici 2030 et participe à la campagne Objectif zéro des Nations Unies, dont les membres visent à atteindre la carboneutralité au plus tard en 2050.

Il est donc à prévoir que les lois et mesures qui seront imposées aux entreprises, au Québec et ailleurs, deviendront de plus en plus nombreuses et strictes.

En parallèle, certaines entreprises s’unissent déjà pour se fixer des objectifs ambitieux. Ainsi, l’initiative « Science Based Target » regroupant plus de 4 500 entreprises aspire à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5ºC au-dessus des niveaux préindustriels.

Faits à noter, 73 des entreprises participantes proviennent du Canada, et 35 d’entre elles ont des cibles approuvées. De plus, selon Elizabeth Sheehan, Directrice de la Mobilisation stratégique de Climate Smart, Radicle, plus des deux tiers du PIB mondial seraient même déjà liés d’une façon ou d’une autre à des organisations qui ont établi un objectif de carboneutralité.

Le défi est maintenant d’atteindre les cibles fixées et de se donner collectivement les outils pour le faire.

L’impact sur la chaîne d’approvisionnement 

Il faut d’abord savoir que les entreprises qui se sont fixé des cibles mesurent leur empreinte carbone à partir de données quantifiables, exactes et crédibles. Diverses normes peuvent être utilisées, dont :

  • le protocole GES du programme Climate Smart de Radicle; ou
  • la norme ISO 14064.

Selon ce protocole et cette norme, les émissions comprennent celles produites directement et indirectement (par la consommation d’énergie). Il faut savoir également que la déclaration des émissions indirectes (la « portée 3 ») n’est pas obligatoire, mais que de nombreuses entreprises la font sur une base purement volontaire.

Dans ce contexte, les entreprises s’interrogent de plus en plus sur l’empreinte carbone de leurs fournisseurs, notamment dans le cade d’appels d’offres et autres relations contractuelles.

L’émergence des clauses climatiques

Il ne faudra donc pas s’étonner de voir de plus en plus de clauses contractuelles requérant de l’information et des engagements spécifiques relativement aux émissions carbone.

Les entreprises doivent ainsi être informées et proactives pour demeurer concurrentielles au sein d’une chaine d’approvisionnement qui évolue et ne pas être surprises par l’apparition de « clauses climatiques ». Ces dernières peuvent prendre plusieurs formes et continueront sans doute d’évoluer et de se raffiner. Elles peuvent être plus ou moins coercitives, selon les situations.

Le coopératif The Chancery Lane Project (TCLP) - composé de juristes et de professionnels du domaine du développement durable - offre dorénavant une vaste gamme de ressources pratiques, dont plus d’une centaine de clauses contractuelles pouvant être ajoutées aux contrats des entreprises.

En bref, par le biais de ces clauses, les donneurs d’ouvrage peuvent demander à leurs fournisseurs de :

  • calculer leur empreinte carbone;
  • adopter des normes spécifiques en matière d’empreinte carbone;
  • fixer des objectifs de réduction d’émissions carbone à atteindre dans le cadre de l’exécution du contrat et d’atteindre certains objectifs en matière d’impacts climatiques et environnementaux;
  • fournir des rapports périodiques sur les objectifs liés aux émissions carbone;
  • établir et fournir une politique écrite en matière de réduction d’émissions carbone;
  • créer des incitatives tel que des primes pour le respect des obligations en matière d’émissions carbone;
  • assumer une partie des risques liés à un éventuel évènement de changements climatiques ou une pandémie;
  • utiliser un certain pourcentage de véhicules à faibles émissions dans le transport; et/ou
  • prévoir un « budget carbone » en plus du budget traditionnel pour le projet.

Ces éléments pourront également être considérés dans l’évaluation des fournisseurs au moment des appels d’offres.

Il faudra voir comment ces clauses seront appliquées en pratique et les mesures coercitives qui seront prises en cas de défaut. Le contrat pourra en effet prévoir des mesures spécifiques, comme des pénalités ou des mesures de remédiation. Même en l’absence de clauses spécifiques dans les contrats, le droit supplétif des contrats pourra s’appliquer en cas de défaut et mener à des condamnations pour dommages ou même la résiliation du contrat. Il serait donc imprudent d’accepter de telles clauses à la légère.

Pour de plus amples renseignements, nous vous invitons à communiquer avec les avocats notre équipe de droit des affaires, qui se feront un plaisir de vous aider.

Consultez notre grand dossier sur le rôle des entreprises dans la lutte aux changements climatiques, qui contient une série d'articles rédigés par nos experts.

Parcourez nos articles

Vous aimeriez aussi

La responsabilité des administrateurs : les modifications législatives depuis 2022

Forum Repreneuriat

Forum Repreneuriat : Vision 2025

Forum Tech 360

Forum Tech 360 : croissance et points d’inflexion

Prospera – Baromètre économique du Québec

Sociétés les mieux gérées au Canada : BCF reconnue pour une 17e année consécutive

nouveaux-associes-2024-fr

BCF nomme trois nouveaux associés

Who’s Who Legal : 5 professionnels de BCF nommés dans le Guide

BCF poursuit son partenariat avec l’Association des avocats noirs du Canada pour une troisième année

Chambers Canada : cinq de nos avocats se démarquent

Photo de Julie Doré

Julie Doré prend la direction du cabinet BCF avocats d’affaires

Prospera – Baromètre économique du Québec

Julien Tricart, membre du « Meritas Sports Law Group »

Mois de la fierté : créons un futur inclusif

Sociétés les mieux gérées au Canada : BCF reconnue pour une 16e année consécutive

Commissions des valeurs mobilières : quelles sont les exigences en matière environnementale?

Démarquez-vous dans la lutte aux changements climatiques

Changements climatiques : que font les entreprises?

Entreprises : pourquoi devriez-vous faire appel à un médiateur en environnement?

Les changements climatiques comme opportunités stratégiques : l’adaptation et l’écoresponsabilité au service des entreprises

Que peuvent faire les municipalités en matière de changements climatiques?

Administrateurs et dirigeants d’entreprises : quelle est votre responsabilité environnementale?

Chaque femme compte

Forum stratégique sur le rôle des entreprises dans la lutte aux changements climatiques

BCF s’associe avec l’Association des avocats noirs du Canada pour encourager la diversité dans les facultés de droit du Québec

Virage plus inclusif pour BCF : bonification du congé de parentalité

Shaun E. Finn nommé Juge à la Cour supérieure du Québec

Comment assurer une relève d’entreprise?

Cahiers noirs avec feuilles

Projet de loi 78 sur la transparence des entreprises : êtes-vous prêts?

Forum stratégique sur la consolidation de marché et la relève d’entreprise

BCF s’associe à la Clinique Juridique de Saint-Michel pour favoriser l’accès aux études en droit auprès des jeunes issus de la diversité

André Ryan reçoit la distinction honorifique Avocat émérite

Cinq de nos avocats s’illustrent dans l’édition 2023 du classement Chambers Canada

43 professionnels de BCF se distinguent avec 78 nominations dans les éditions 2023 de Best Lawyers in Canada et Ones to Watch

Sept nouveaux avocats se joignent à BCF

Adoption du projet de loi no. 96 : soyez prêts

Mois de la fierté : la richesse de la diversité

BCF, 3e plus grand cabinet juridique au Québec

Sociétés les mieux gérées au Canada : BCF reconnue pour une 15e année consécutive

Un cas surréaliste comme celui de Rogers Communication inc. pourrait-il se produire au Québec?

BCF est reconnue par le Globe and Mail comme l’un des meilleurs cabinets d’avocats au Canada

BCF accueille Julien Lefebvre à titre d’associé dans son équipe de droit des affaires

Chambers Canada 2022 : BCF s’est classée au premier rang au Québec en droit corporatif et commercial

46 professionnels de BCF se distinguent avec 83 nominations dans les éditions 2022 de Best Lawyers au Canada et de Ones to Watch

Sept avocats de la relève se joignent à BCF

BCF accueille sept nouveaux avocats parmi ses rangs

Succès d’une relève d’entreprise: une approche aussi technique que personnelle

La gouvernance au cœur de la planification réussie de la relève des entreprises

36 avocats de BCF se distinguent avec 52 nominations dans l’édition 2021 de Best Lawyers au Canada

50 questions que tout administrateur nouvellement élu devrait se poser

COVID-19 : quelques considérations à tenir compte en cas de différend entre actionnaires

COVID-19 : à l’aube du déconfinement, les conseils d’administration doivent être proactifs et impliqués

COVID-19: mesures contractuelles et pratiques à prendre

BCF se classe de nouveau parmi les meilleurs employeurs à Montréal

BCF nomme 16 nouveaux associés pour son 25e anniversaire

Êtes-vous précurseur ou suiveur?Résultats du sondage sur l’innovation

Chambers Canada 2020: BCF reconnue en droit corporatif et commercial

Forum stratégique sur l'innovation

Innover pour survivre: êtes-vous précurseur ou suiveur?

16 associés de BCF reçoivent la prestigieuse distinction du Canadian Legal Lexpert Directory

Transfert d’entreprises: assurez la relève de votre entreprise

Quels sont les risques à détenir des fonds de cryptomonnaies sur une plateforme comme QuadrigaCX?

Découvrez notre intelligence d'affaires